
« Récemment, le phénomène des conversions forcées est réapparu et inquiète tous les Pakistanais concernés. Différents chercheurs et médias ont rapporté des centaines de cas de conversion de filles mineures, principalement hindoues et chrétiennes, qui auraient été converties à l’islam et mariées à des hommes musulmans deux fois plus âgés, certaines d’entre elles étant déjà mariées. La majorité de ces filles vivaient au Pendjab et au Sind. »
Au Pakistan, le Center for Social Justice (CSJ) dénonce les conversions forcées de jeunes filles issues des minorités religieuses. À l’issue de la conférence nationale tenue le 8 décembre dernier, l’organisation a lancé un appel à Imran Khan, Premier Ministre du pays.
L’organisation commence par reconnaître que “le gouvernement pakistanais s’est efforcé d’introduire des mesures politiques positives en faveur de l’harmonie interconfessionnelle dans le pays”. Mais elle pointe cependant la problématique des conversions forcées.
Les signataires rappellent « que le Pakistan a subi de lourdes pertes en raison de l’extrémisme religieux au cours des deux dernières décennies » et que le pays « a du mal à contenir ce phénomène ». Ils signalent que ce poids de l’extrémisme s’ajoute à celui de la discrimination sociale et de la marginalisation, sociale et économique.
Un contexte compliqué auquel s’ajoute désormais « le phénomène des conversions forcées », et ce notamment dans les provinces du Pendjab et du Sind.
« Récemment, le phénomène des conversions forcées est réapparu et inquiète tous les Pakistanais concernés. Différents chercheurs et médias ont rapporté des centaines de cas de conversion de filles mineures, principalement hindoues et chrétiennes, qui auraient été converties à l’islam et mariées à des hommes musulmans deux fois plus âgés, certaines d’entre elles étant déjà mariées. La majorité de ces filles vivaient au Pendjab et au Sind. »
L’organisation pointe 162 « conversions douteuses signalées » entre 2013 et 2020. Il s’agit selon le CSJ « de graves violations des droits de l’homme », qui « se sont produites en violation de la liberté de religion inscrite dans la constitution pakistanaise de 1973 ».
« Dans de nombreux cas, les familles ont été victimes d’un traumatisme à vie. De nombreuses filles appartenant à des minorités sont confrontées à des mariages précoces, à la privation d’éducation, etc... par crainte d’être enlevées à leur famille sous prétexte de conversion religieuse. En l’absence de réponse institutionnelle adéquate, les conversions et mariages involontaires, contraires à l’éthique et manipulés constituent une menace sérieuse pour la liberté religieuse, le respect des droits de l’homme et les relations entre les communautés religieuses majoritaires et minoritaires. »
C’est pourquoi, l’organisation demande « des interventions administratives et politiques urgentes » et « exhorte vivement le gouvernement pakistanais à adopter des mesures efficaces pour lutter contre la criminalité ».
M.C.